La guerre, et toutes les améliorations techniques qui en découlèrent permirent aux constructeurs et aux pilotes de s’attaquer à un nouvel obstacle : le fameux mur du son. Les avions à hélice ne pouvaient même pas approcher une telle vitesse, seuls les avions équipés de réacteurs pouvaient prétendre relever le défi. La difficulté du mur du son résidait dans le fait qu’à haute vitesse, un bourrelet d’air se forme à l’avant de l’avion, soumettant celui-ci à de fortes vibrations, et l’empêchant d’aller plus vite. Quand l’écoulement de l’air sur le fuselage atteint la vitesse du son, l’avion est soumis à de très hautes pressions, et les ingénieurs ne savait guère comment profiler leur avion afin de réduire au maximum ces forces. C’est en 1947 que la société américaine Bell Aircraft construisit le Bell X1, avion expérimental dont le seul but était de dépasser le mur du son. Cet avion conçu en métal était très robuste, et pouvait encaisser une charge de 18 fois son poids ! Le X1 était propulsé par un moteur fusée, et non par un réacteur, ceux-ci n’étant pas assez puissants à l’époque, son autonomie de 4 minutes n’autorisait pas de vol prolongés. Il était largué à haute altitude par un bombardier B 29 (hérité de la guerre), et allumait son moteur en descendant en piqué pour atteindre et dépasser la vitesse du son. Chuck Yeager fut le premier pilote à passer le mur du son avec le X1, c’était le 14 octobre 1947. Ce mur invisible semblait impossible à franchir à l’époque, quand Yeager approcha le mur du son, son avion devient incontrôlable, là où tous les pilotes avaient explosés, ou renoncés, Yeager, qui avait confiance en son avion, alluma toutes les chambres de combustion de son moteur fusée, le machmètre bondit de 0.96 à mach 1, passé ce cap, plus aucune vibration ne se faisait ressentir, il avait atteint la zone calme qui suit le mur du son. Au sol, le "bang" produit par la dépression que l'avion déclenche en franchissant le bourellet d'air, se fit entendre a des kilomètres. Tout le monde crut à l'explosion de l'avion et à la mort de yeager, jusqu'à ce que ce dernier reparraisse à la sortie d'un nuage.

Le X1

Les européens ne passèrent le mur du son que plus tard, en 1948, c’est l’anglais John Derry avec son DH108 expérimental qui réalisa l’exploit. Le pilote français Roger Carpentier fit de même le 12 novembre 1952 avec un Mystère II, construit par Dassault.

Le mur suivant, mach 2 posa moins de problème que son petit frère mach 1. Chuck Yeager, toujours avec le X1 réussit à le franchir en 1956, à partir de cette année, les ingénieurs découvrirent qu’il était possible de voler à cette vitesse de croisière sans dépenser trop d’énergie, en profilant l’avion correctement. En 1955, le statoréacteur inventé par René Leduc, ingénieur français, permet de voler à mach 2 facilement. Cependant, ce moteur n’autorisait pas un décollage autonome.

Le mur de la chaleur est plus redoutable encore que le mur du son puisque là, il n’est pas question de profiler l’avion de manière à éviter les vibrations, mais de construire l’avion avec des matériaux assez résistants pour résister aux chaleurs extrêmes que le frottement de l’air dégage sur le fuselage de l’avion. L’avion expérimental X15, grand frère du X1, fut construit pour passer ce mur de la chaleur. Cet avion était largué, à l’instar du X1, à très haute altitude par un bombardier et était propulsé par un moteur fusée. Cet avion reste aujourd’hui le plus rapide du monde, il volât à 7300 km/h, jusque dans l’espace. Pour cette raison, il était dépourvu de gouvernes, la direction de l’avion se commandait par des fusées que le pilote commandait pour régler son cap, sa profondeur…

Le X15

Parallèlement à ces essais extrêmes, les avions de lignes, bénéficiant des améliorations apportées, se développaient rapidement. Les lignes aériennes se démocratisaient, et les passagers se faisaient de plus en plus nombreux.

 

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